"Mehrsicht" en langage simplifié

La Fondation Martin a lancé le projet participatif «Mehrsicht en langage simplifié» dans le cadre de son 125e anniversaire. L’équipe de rédaction a consacré une année au développement d’un concept cohérent avec des rubriques claires et une mise en page adéquate.

Dès le départ, il était évident que les membres de la rédaction en situation de handicap devaient produire la majeure partie du contenu. C’était la seule façon de garantir que le journal était conçu par des personnes en situation de handicap pour des personnes en situation de handicap. Pour nous, les professionnels accompagnants, il était important d’accorder beaucoup de temps à cette étape, afin de parvenir à un concept vraiment cohérent (et réalisable). D’emblée, nous étions tous d’accord sur le fait que le langage devait être simple et compréhensible, mais selon le principe d’égal à égal (ni enfantin, ni plein de fautes). Comme une partie du lectorat ne peut pas lire, un soin particulier a été apporté à la mise en page (aide à la lecture) et au choix des illustrations. Au cours de cette période, l’équipe de rédaction est devenue une véritable équipe.

En date du mois d’avril 2019, six éditions du journal Mehrsicht sont parues, et l’évolution de chaque journaliste est manifeste. Les contenus thématiques sont riches, les articles plus engagés et donc les points de vue aussi plus diversifiés. Des sujets tels que l’autodétermination ou la relation entre distance et proximité sont abordés à la fois dans des contributions individuelles et au sein du groupe

Les points positifs: nous recevons régulièrement des retours positifs, voire enthousiastes, aussi bien à l’interne que de l’externe. Les versions imprimées sont rapidement épuisées, les gens attendent de pied ferme les nouvelles éditions. Autre élément positif: l’évolution des membres de la rédaction, qui sont très fiers de faire partie de l’équipe et de contribuer au magazine. Leur confiance en soi s’est notablement améliorée.

Parmi les difficultés, se pose la question du financement. Avec un budget de quelque 20’000 francs par année (graphisme, impression et soutien d’un spécialiste externe), nous dépendons des dons, du moins en partie. Pour la deuxième fois, le Zürcher Spendenparlament nous soutient par l’octroi d’une contribution pour laquelle nous sommes très reconnaissants. Actuellement, nous sommes à la recherche de nouveaux sponsors et annonceurs. Les responsables de la Fondation Martin soutiennent pleinement le projet et nous accordent heureusement une garantie de déficit. 

Une autre difficulté réside dans la gestion du temps. Dans la mesure où, pour chaque édition, il n’y a que trois matinées à disposition pour les séances de rédaction, il reste relativement beaucoup de travail pour les professionnels responsables au sein de l’équipe de rédaction (raccourcir les textes, choisir les illustrations, etc.). C’est un très beau projet, mais qui prend aussi beaucoup de temps.